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ŒUVRES DIGITALES : LE RECOURS À LA TECHNOLOGIE INFORMATIQUE

Utiliser l’ordinateur , c’est tout d’abord prendre en considération un outil, un support, nouveaux, qui ne sauraient remplacer d’autres techniques mais qui déplacent l’espace des contraintes et des libertés par rapport à un outil/support conventionnel.

Les libertés

Si l’écran est ce que la toile, le carton, ou tout autre support conventionnel sont au peintre, les possibi-lités spécifiques de l’outil informatique ( effacement, retour en arrière …) offrent un affranchissement évident de certaines contraintes ( séchage, implication des hésitations et repentirs …) et, par là même, une liberté nouvelle à explorer : ceci correspond bien à ma façon de travailler et d’aborder la création, à mon souci de multiples compositions et (re) compositions, et me permet de déployer mon univers esthétique. En effet, une même matière-première peut être travaillée de différentes et nombreuses façons.

Les contraintes

La contrainte majeure tient sans doute dans le fait que le travail de création s’élabore à partir d’une matière première pré-existante, en ce qui me concerne exclusivement des photographies que j’ai moi-même prises. A titre indicatif, j’utilise, au minimum, une dizaine de photographies pour une œuvre.

Dans mon expérience, le travail numérique n’est pas, pour moi, plus rapide qu’un autre : 15 à 20 h minimum pour une petite œuvre; souvent plus, voire beaucoup plus, sans compter la collecte photographique préalable.

La démarche

Mes œuvres sont le résultat de la mise en relation, de la mise en perspective(s) de photos numériques prises par moi-même, photos du réel, photos de réalisations humaines etc .. .

Mon travail numérique me permet de me poser, entre autres, la question suivante : comment peut-on, à partir de photographies du réel et de réalisations humaines, cheminer vers un aboutissement totalement abstrait puis le proposer en le re-matièralisant grâce à un support plus habituel ?

Le recours à la photographie comme matière première, c’est aussi s’interroger sur les rapports entre la photographie, la mémoire et son inscription dans un espace artistique.

Par ailleurs il me semble intéressant d’abolir – d’une certaine façon – les frontières entre l’art pictural " conventionnel " et l’art numérique.

Dans ces œuvres et au-delà de ma démarche artistique générale, j'ai donc à cœur de créer des œuvres transfuges qui se jouent des catégories : peinture/informatique/photo/collage et se prêtent par là même à une diffusion plus large.

La diffusion

En effet, l’intérêt du travail numérique en termes de diffusion est qu’il fonctionne comme peut le faire la sérigraphie et permet d’éditer plusieurs exemplaires d’une même œuvre. Il ne s’agit pas pour moi d’envisager une (re) production à l’infini mais pouvoir proposer une œuvre en quelques exemplaires permet de rendre cette dernière plus accessible.

Il me semble intéressant ,d'envisager une production qui emprunte cette voie dans une démar-che de désacralisation qui offre un accès plus large . Et au fond, n'est-ce pas le propre de l'art : une rencontre avec l'au-delà des apparences et avec le public?

Suzanne Blanchet Avril 2016

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